lundi 27 décembre 2010

Mieux vaut tard que jamais.

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Je fais rarement l'éloge d'un film sans y trouver un défaut quelconque qui puisse lui nuire et atténuer un peu toutes les qualités que je lui ai accordé. Aujourd'hui pourtant, il se pourrait que ma critique, quelle soit fine ou baclée, n'en finisse plus d'enthousiasme quant au film dont je vais parler : 

Bright Star, de Jane Campion.









Certes vous ne faîtes que lire ces mots sur un écran d'ordinateur, cependant, si vous voyiez mes yeux, il se pourrait que vous déceliez aisément l'éclat brillant qu'ils peuvent prendre lorsque je parle du dernier film de Jane Campion.
L'histoire n'est rien d'autre que le développement d'un amour fusionnel entre un poète et sa voisine qui doivent braver les conventions sociales et laisser évoluer leur bonheur quoiqu'il en coûte au milieux des mots d'amour écrits à l'encre noire par des mains passionnées.
Une histoire finalement presque banale, contemporaine à celle d'Orgueil & Préjugés à la différence qu'elle n'est pas fiction mais réalité et que le film est sans aucun doute d'une qualité bien supérieure.

Jane Campion maîtrise encore une fois l'art de mettre en image les sentiments, de les faire vivre pleinement dans l'esprit de chaque être qui regarde, non plus en tant que spectateur mais avec une enivrante impression d'être acteur de cette histoire, de s'impliquer dans l'aboutissement du bonheur de deux êtres qui sont indubitablement fait pour être réunis. Ce film est une succession insensée de tableaux - car oui, chaque plan est une fantastique composition - dont les couleurs pastels s'accordent parfaitement avec la musique de Mark Bradshaw pour laisser émaner tous les parfums des premières histoires d'amour; l'espoir, les doutes, l'exaltation, le désir, la passion, ... Les images de Jane Campion sont la volupté même, la douceur également. Certes on aurait tendance à croire combien ce genre de récit peut être lourd de niaiserie, de tulle rose et de promesses de mariage menant irrémédiablement à une fin heureuse et méritée. Ce n'est pas le cas. Toute cette douceur ne fait qu'atténuer les aboutissants tragiques de l'histoire de John Keats et Fanny Brawn. L'implication du spectateur n'en sera que grandissante à mesure que la diégèse se poursuit car la beauté de ce film ne réside en somme que dans la pureté de ces deux amants, l'une fille de bonne famille qui n'a peur ni des mots, ni de l'avis des autres, qui ose, qui coud et ne voudra rien de plus que l'amour d'un poète sans un sou et pourtant de talent.



Il m'est impossible de dire du mal de tant de poésie réunie dans deux heures de cette magie époustouflante que nous fait vivre Jane Campion à travers les moindres détails de son film. J'ai bien peur d'être exaltée par un travail formidable, qui je le répète souligne toute la volupté de l'âme humaine qui semble ne plus exister de nos jours. Et cette volupté est parfaitement menée par deux comédiens étonnants : Abbie Cornish ( Candy ) et Ben Whishaw ( Le Parfum ).





Je rêve que nous sommes des papillons
n'ayant à vivre que trois jours d'été.
Avec vous, ces trois jours seraient plus plaisants
que cinquante années d'une vie ordinaire.

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